Les AVS veulent ouvrir le débat
«C’est déplorable de fermer la porte à ce débat.» Lucie, Brigitte et Sylvie, toutes trois auxiliaires de vie scolaire et syndiquées FSU, dénoncent le refus du projet de loi visant à améliorer le statut des AVS qui accompagnent les enfants en situation de handicap dans les établissements scolaires, par les députés La République en marche.
Comme l’a théâtralisé le député La France insoumise, François Ruffin, «aucun amendement» n’est venu des rangs de LREM concernant le texte du député LR Aurélien Pradié.
Ce dernier, certes perfectible, avait au moins le mérite de proposer un statut unique «d’aidants à l’inclusion scolaire». «Aujourd’hui, on a quatre types de contrats et autant d’interlocuteurs hiérarchiques», regrette Lucie. Et d’ajouter : «On reste des agents contractuels sans possibilité de devenir fonctionnaires.
L’autre aspect important du texte était de proposer une formation – sanctionnée par un diplôme d’Etat ou une validation d’acquis – avant leur prise de fonction, aux AVS et ne pas les lâcher sans rien auprès d’enfants différents. «Les enseignants aussi sont demandeurs de formation pour accompagner au mieux ces élèves en situation de handicap», ajoute Brigitte.
Les AVS soulignent ensuite la précarité qui est la leur. «On travaille 24 heures par semaine, voire moins, pour une rémunération entre 600 et 700 €», précise Lucie.
«Quand le ministre Blanquer parle d’AVS touchant 1.200 €, cela relève de la fake news, car aucune n’a la possibilité d’assurer un temps complet. C’est le cas des 370 AVS des Hautes-Pyrénées», indique David Castebrunet, délégué FSU.
Le projet de loi prévoyait aussi la création d’un «parcours inclusif personnalisé qui permettrait aux accompagnants de travailler en dehors du temps scolaire» afin d’aller vers des horaires à temps complet.
Les AVS ne manqueront pas de faire entendre leur voix auprès du député LREM Jean-Bernard Sempastous, qui, pour expliquer son vote contre le projet de loi, indique «que la consultation sur le statut des accompagnants débutera à la fin du mois d’octobre».