« Moins payés, exploités, disons stop à la précarité » ou encore « Un statut, un salaire, il faut arrêter la galère », voilà quelques-uns des slogans repris par les Accompagnants d’Élèves en Situation de Handicap (ESCHE), rassemblés ce jeudi matin devant l’inspection académique de Tarbes. Ces oubliés du Grenelle de l’éducation Nationale, réclament un vrai statut et une amélioration des salaires pour rompre avec la précarité.
« Un ÆSH gagne en moyenne 700 € par mois. On a des temps partiels imposés. Dans les Hautes-Pyrénées, c’est 20 heures ou 24 heures. On ne peut pas vivre avec un salaire comme cela. Le Grenelle de l’éducation n’a apporté aucune augmentation aux ÆSH. La seule chose que l’on nous propose, c’est 15 € par mois pour nous payer une mutuelle. Mais comme on vit en dessous du seuil de pauvreté, on a droit à la CMU, donc on n’a pas besoin des 15 € », explique Sylvie Serrano, responsable des ÆSH pour le Snuipp-FSU 65.
« Notre travail est essentiel. On répond à la demande de l’état sur la loi de 2005 sur le handicap. Or, ce travail n’est pas reconnu ni valorisé. On a pourtant une grande motivation à le faire chaque jour, mais c’est difficile. Les personnes seules ne peuvent pas vivre avec ce salaire. Les personnes en couple mettent en péril le budget familial. C’est lourd à porter au quotidien », ajoute Géraldine Lasnier, ÆSH à Vic.
De son côté, Thierry Aumage, inspecteur d’académie, explique que « Nous sommes dans une perspective de CDIsation de tous les ÆSH au bout de 6 ans, ce qui représente une titularisation dans la fonction publique. Les effectifs d’AESH ne cessent d’augmenter. Nous en avons 430 dans les Hautes-Pyrénées. On a des contrats de travail dont le temps augmente régulièrement. On n’a plus de contrat de travail à moins de 24 heures avec une hausse qui tend vers un nombre croissant aux 35 heures.
Nous avons des ÆSH qui ont des fonctions de référents dans les pôles inclusifs. Le maillage territorial est de plus en plus fort avec moins de déplacements aussi. On est sur une activité de proximité ». S’agissant de la grille salariale, Thierry Aumage indique que « le ministère va améliorer le salaire des ÆSH. La grille indiciaire va évoluer à la hausse ».