Réouverture des écoles et établissements scolaires le 11 mai une décision politique au doigt mouillé
24 avril 2020 : courrier de la FSU au Ministre : Il n’y a plus de temps à perdre
Compte rendu FSU CHSCTSD65 du jeudi 23 avril 2020 – Spécial Covid 19
Propositions et remarques des syndicats de la FSU sur le déconfinement progressif à partir du 11 mai 2020
L’organisation à distance de l’écoute et de l’accompagnement des victimes de violences conjugales
24 avril 2020 : courrier de la FSU au Ministre :
Il n’y a plus de temps à perdre
Le ministre de l’Education nationale s’est exprimé mardi 21 avril devant la représentation nationale en proposant quatre scenarii de réouverture des écoles, établissements et services, ces annonces ont eu lieu alors qu’un CHSCT ministériel se tenait l’après-midi même, CHSCT au cours duquel aucun protocole ni plan de prévention des risques sanitaires n’a pu être proposé à la discussion.
La FSU se dit très inquiète à l’issue de ces annonces et à la suite de cette réunion quant au niveau d’impréparation du ministère. Aucune réponse concrète n’a été apportée sur l’ensemble des questions posées par les représentant.es des personnels, que ce soit au sujet des mesures sanitaires à mettre en œuvre ou de l’organisation du travail des personnels. En effet, un nombre considérable d’actions sont nécessaires avant même de penser à l’organisation pédagogique des écoles et établissements. Aborder la nouvelle période inédite qui s’annonce, quelle qu’en soit la date, ne peut pas s’improviser ou se
réinventer localement.
Alors que dans ses interventions le ministre martèle que la sécurité sanitaire doit primer, le ministère ne semble pas, pour l’heure, être en mesure de produire un protocole national.
Pour la FSU, celui-ci doit comprendre des consignes relatives à l’hygiène et à la protection sanitaire (masques, gel, politique de dépistage…), des garanties quant au petit nombre (10 maximum) d’élèves accueillis dans une classe, mais doit aussi donner un cadre strict de réorganisation et de préparation des locaux, de tous les espaces et de tous les postes ou situations de travail. Il doit prévoir des actions de prévention, deformation et d’information, une planification des actions dans le temps. Comment s’organisera, pour les enseignant.es présent.es sur site, le travail avec le reste du groupe classe ?
Quelle sera la situation administrative de celles et ceux qui ne pourraient reprendre du fait de leur état de santé ? Comment s’envisage la gestion de leurs élèves ? Seront-ils accueillis par d’autres enseignant.es ? Poursuivront-ils à distance ? Quel sera le protocole à suivre en cas de suspicions de contamination au Covid-19 ?…
D’ores et déjà, un renfort en personnels sera nécessaire pour assurer le service public d’éducation. Le ministre prend-il la mesure des tâches à accomplir pour évaluer précisément les risques ?
Pour la FSU, les conditions sanitaires devront être définies en s’appuyant sur l’expertise médicale d’organisations comme l’OMS, l’INSERM ou encore l’Académie de médecine. Ces conditions ne seront pas négociables. Pour le ministère, là où les conditions ne seraient pas réunies, il ne pourra y avoir d’accueil des élèves. Il y a nécessité à ce que le ministre explique à quel niveau la décision sera prise. A compter du déconfinement, un temps sera nécessaire, aux équipes pour réfléchir aux conditions d’accueil des élèves et aux moyens nécessaires pour y parvenir, pour réorganiser les locaux si besoin, mais également pour un contact nécessaire avec les familles afin d’expliquer l’organisation qui sera mise en place. Un cadrage national de reprise d’activité est nécessaire pour éviter que les équipes ne subissent des pressions locales inappropriées. De même, les consignes qui seront données aux enseignant.es concernant l’activité en présentiel ne doivent pas être des injonctions mais permettre l’exercice de la liberté pédagogique, sans pression, sans évaluation, sans tentative de rattraper quoi que ce soit.« Tout reste à faire », a rappelé le ministère au cours de l’instance, « avec les CHSCT » a précisé la FSU ! Il n’y a plus de temps à perdre…
Le 24 avril 2020
Compte rendu FSU CHSCTSD65 du jeudi 23 avril 2020
Spécial Covid 19
Présents pour l’administration :
–Monsieur Aumage,Inspecteur d’Académie, Mme Goncet, Secrétaire Générale
-M. Audevard et M. Darré, conseillers de prévention
-Dr George, Mme. Barrau, I.S.S.T.,
Présents pour les représentants des personnels :
UNSA (2) : Mmes Vidal et Talavera
CFDT (2): M.Boyer,Mme Duprat
FSU (4) : Mme Lambert, Mme Gourbier, M . Jaffiol, Mme Duran
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Déclarations liminaires FSU et CFDT, questions UNSA. Nombreuses interrogations.
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Point IA-DASEN le CHSCT d’aujourd’hui est un point d’étape, prochains CHSCT les deux mercredis suivants
Présentation IA-DASEN :
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Moindre fréquentation des écoles et collèges semaine dernière (40 enfants en moyenne), dotations de masques effective. Maintenant 80 enfants : de 2 à 30 enfants selon les sites.Ouverture cette semaine du collège de Loures Barousse. Stock de masques mis à jour régulièrement (distribution toutes les semaines). Estime que la situation sanitaire est bonne. Remerciement de tous ceux qui participent à ce dispositif.
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Continuité pédagogique : beaucoup de relations et de réunions en visio avec les chefs d’établissements et inspecteurs de circonscription . Le DASEN nous annonce qu’il prévoit des réunions en visio conférence avec tous les directeurs d’écoles la semaine prochaine afin « d ‘instaurer un temps d’échange et de dialogue». Ces réunions seront organisées par circonscription
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Préparation de la reprise progressive : temps de travail avec les différents responsables du département… Dans le cas des collèges, les locaux seront « remis en état » sur la base des consignes nationales. Echanges IA-DASEN avec les élus municipaux pour bien décliner ces doctrines (surtout les maires). Idem pour la restauration scolaire, dont la reprise est actée. Le Conseil Départemental fera le nécessaire. L’utilisation des espaces sera réfléchie (ex. éviter les files d’attente). Il y aurait une indication ministérielle de 15 élèves par pièces maximum : ça fera partie « doctrines ». Il faut trouver le moyen d’éviter les attroupements d’élèves et mettre en place des circuits de circulation : pas de règle unique mais des adaptations locales.
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Sur les transports (compétence régionale) :les besoins seront évalués et la fréquence des transports sera adaptée. Observation des consignes nationales.
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L’ensemble des doctrines sanitaires sera présenté en conseil des ministres mercredi prochain : écoles, périscolaire, collèges, lycées, transports… Le prochain CHSCTSD devrait s’appuyer sur des textes plus précis.
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Calendrier :
11 mai pour les seuls professeurs dans les écoles (« prérentrée ») ; reprise le 12 mai des GS, CP et CM2. Les éducateurs territoriaux et intervenants divers pourraient être mis à contribution pour réorganiser la semaine de cours.
Semaine du 11 mai dans le secondaire : semaine de préparation de la reprise (sans élève).
18 mai : 6°,3°, ateliers industriels
Le DASEN a insisté sur le fait que l’objectif était de « tendre vers une généralisation du retour » de tous les élèves le 25 mai.
Les élèves auront classe jusqu’au 4 juillet.
Intervention Dr George sur la question des personnels fragiles :
Ils doivent faire établir un certificat médical par leur médecin personnel, et l’ envoyer au service RH sans précision, pour rester en situation de travail à distance. Possibilité aussi de l’envoyer à son supérieur hiérarchique direct : chef d’établissement ou IEN .Pas d’enquête ni de dossier médical. La liste des cas de fragilité est publiée mais la FSU dénonce qu’il n’y ait pas eu de communication directe de cette liste prévue à tous les personnels. La FSU demande donc à ce que ce soit fait sur les boites mail professionnelles de tous les salariés de l’Education Nationale., en précisant que c’est toujours au salarié à aller à « la pêche aux infos ». Notre employeur se doit de nous informer.
Pour les personnes à risques vivant sous le même toit qu’un personnel devant reprendre auprès des élèves (conjoints, ascendants, enfants) ? Pas de disposition particulière prévue, mais un certificat peut être établi par le médecin pour demander une autorisation d’absence (avec des règles nationales qui seront précisées plus tard). IA-DASEN demande une grande souplesse dans cette appréciation : grande marge accordée. Accompagner ce certificat d’un courrier expliquant la situation à son supérieur hiérarchique ou au médecin du rectorat.
Le Dr George fera le maximum pour répondre aux situations complexes qui permettront de continuer à travailler à distance…
FSU demande des réunions de prérentrée à effectifs très réduits, plutôt des réunions à distance (visioconférences) + nombreuses autres questions soulevées par la FSU (voir décla). Explique l’angoisse générée par le flou et les annonces contradictoires.
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Après le 4 juillet : rentrée de septembre « à l’identique » impossible. Les fiches thématiques nationales seront diffusées pour adapter les programmes 2020-2021. Modes de remédiation pendant l’été (séjours d’été) sur la base du volontariat. Ce sont juste des pistes de réflexion pour l’instant. L’objectif de la reprise du mois de mai ne sera pas de terminer le programme cette année, mais de renouer avec les élèves surtout les plus fragiles.
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Groupes dans les établissements après le 11 mai : cela ne fonctionnera pas forcément en alternance (par semaine ou demi-journée). Pas de schéma unique, pas de règle valable pour tous. Les emplois du temps seront variables et pourront même changer d’une semaine à l’autre. Groupe classe qui ne sera pas forcément la bonne référence dans le secondaire. Le DASEN «fait confiance aux équipes pour faire au mieux». Utiliser les ressources locales du périscolaire : on peut imaginer que certains élèves seront confiés à des animateurs et des éducateurs de la ville par exemple. Mais toutes les écoles n’auront pas les mêmes possibilités. En s’appuyant trop souvent sur les possibilités locales afin d’éviter un cadrage national clair, notre administration n’assure plus l’égalité de tous sur le territoire. Nous retombons dans les mêmes écueils de la réforme des rythmes scolaires où l’offre éducative ne sera plus la même d’une commune à l’autre puisque directement corrélée aux possibilités budgétaires des communes. Pas de « double travail » pour les enseignants (travail à distance ou en présentiel, mais pas les deux pour la même classe).Par exemple on peut imaginer qu’un enseignant d’anglais prennent les élèves d’un autre enseignant d’anglais en télétravail et vice-versa. Pour le primaire, ce n’est pas si simple.Si un instit est en télétravail ces collègues devront prendre ses élèves en classe mais qui préparera leur travail , le corrigera etc. ? Qui prendra en charge le télétravail des élèves des instits en classe et sans les connaître ? Beaucoup de questions encore dont nous espérons avoir les réponses le 29 avril lors du prochain CHSCT.
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Etudiants BTS : reprise en présentiel prévue dans les lycées (même si programme fini ou examens annulés) ? Cas très différents selon les filières, certes, mais possibilité de reprise absurde sans objectif dans certains cas, dénoncée par la FSU.
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« Prérentrée » pour le secondaire: pas de scénario unique, les grands messes « n’auront pas de sens », visioconférences possibles (par division, équipe, niveaux…). La règle c’est : préserver la santé et la sécurité de tous. Pour le primaire, le DASEN annonce la journée du 11 mai comme un temps d’échange et d’organisation.
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Internats, quelle reprise et quand ? Pour l’instant pas de réponse précise. La présidente de région qui a la compétence (tous les internats soint en lycée sauf à Saint Laurent) n’a pas pris de décision pour l’instant.
Pour les collègues, droit de s’absenter pour garde d’enfants tant qu’ils n’ont pas repris l’école? Non pour l’instant, sauf régime habituel des gardes d’enfant malade. Règle nationale des ASA pour tous les salariés en attente. A voir…
Tous les élèves ne sont pas obligés de reprendre. L’assiduité ne devrait donc pas être prise en compte pour l’examen (mise en cohérence demandée par la FSU) Depuis confirmé par le président de la république.
Retour sur la nécessité de communiquer la liste des cas de fragilité : oui, aux chefs d’établissements qui diffuseront aux personnels.
Tests sérologiques des personnels et usagers ? le Dr George « espère » qu’ils pourront être mise en place pour éviter de voir apparaître de nouveaux clusters.
Contrôle des entrées et sorties des écoles établissements ? Doctrines en attente. Rassemblements à éviter. Phrase qui laisse dubitatif devant les gros établissements du secondaire et les écoles avec les familles.
« Vacances éducatives » : certes, mais pas de colonies de vacances scolaires. A voir. On sait que les internats devraient être mobilisés, demande d’école ouverte et de stage de remédiation fin août : sur quelles bases ? On nous répond Fnaca, Aroeven, FOL …
Masques ? Pour tous (y compris élèves) ? Renvoi à la doctrine nationale à venir. Et surtout en fonction des moyens… Grosses, grosses craintes formulées au vu de la gestion antérieure
Les enfants des personnels prioritaires retrouveront l’école le 11 mai. Pour ceux qui relèvent d’une rentrée le 18 ou le 25 : cela dépendra des effectifs recensés et l’IA-DASEN fera appel aux personnels des collectivités si besoin mais il n’ y a pas de réponse définitive pour l’instant.
Taux d’encadrement : que faire si le taux d’encadrement n’est pas respecté? Il est possible que davantage d’élèves que prévu se présente et que les enseignants ne puissent se les répartir sans dépasser le taux d’encadrement ( taux annoncé à 15 non définitif) Nous avons eu connaissance que certains IEN demandaient à réfléchir à des critères de sélection des élèves et des familles . Nous avons rappelé notre opposition à ce que cette responsabilité ne soit confiée aux enseignants des écoles et qu’ils en subissent les conséquences (pressions éventuelles des parents ou des collectivités locales). Ce à quoi le DASEN a répondu que c’est l’IEN qui déciderait, en accord avec le directeur ou la directrice de l’école et la mairie. Nous avons également rappelé qu’un taux d’encadrement unique pour toutes les tranches d’âge n’était pas valable. Rappel aussi : une classe à 36 élèves, une moitié c’est plus que 15 !
Elèves handicapés et AESH : possibilité de retour à l’école sur la base du calendrier dans tous les cas. Mais adaptations nécessaires dans l’accompagnement dans certains cas. Dr George pourra aider à évaluer le risque. Ce n’est pas un cas de maintien à la maison.
Demande de délais supplémentaires pour le calendrier d’orientation. Le DASEN répond qu’il sera assoupli et que le calendrier d’Affelnet va être revu également. Le Dasen a eu une visio avec les psychologues de l’éducation nationale, centrée sur le second degré, orientation et répérage et aide aux personnels pour les élèves décrocheurs.
Matériel en commun pour les élèves. Désinfection ? Nettoyage ? EPS ? Dr George aimerait pouvoir donner des réponses précises. Ce serait mieux si le matériel ne passait pas d’un enfant à l’autre. Eléments à attendre dans la doctrine. Elle a parlé de « danger » pour les échanges de matériel.
Inquiétudes des personnels relayée à plusieurs reprises : les éléments fournis ne nous rassurent pas. Retour sur les protocoles de nettoyage qui devront être très pointilleux. Or les personnels dédiés sont peu nombreux…
Covid 19 maladie professionnelle : réponse nationale claire et précise à attendre.
RPS liés au confinement : possibilité d’appeler médecins de prévention, psy du travail et réseau PASS. Peu d’appels selon Dr George. Etude à mener après le 11 mai.
Procédure à suivre en cas de suspicion de Covid 19 (personnels et élèves) ? Selon Dr George il faut traquer ces situations pour effectuer des tests, mettre en place une enquête prophylactique et proposer des confinements à ceux qui auraient été en contact avec des personnes infectées ( testées ou suspectées), éviter les clusters. Le DASEN signale un protocole de signalement qui existe et qui est appliqué, depuis mars pour le Covid 19. On sait qu’il y a eu des cas en école et en lycée avant le confinement et la communication ne s’est faite que parce que la presse s’est emparée de l’affaire : rappel on connaît plusieurs cas d’enseignants et d’autres personnels qui ont été contaminés, et aucune enquête. La fermeture éventuelle d’un établissement n’ a pas été évoquée. Nous demandons à ce qu’une communication de ce protocole soit faite en ce sens aux personnels et aux familles.
Sébastien Jaffiol, Catherine Gourbier et Véronique Duran pour la FSU 65
Propositions et remarques des syndicats de la FSU
sur le déconfinement progressif à partir du 11 mai 2020
Quelle que soit la date officiellement annoncée, la sécurité sanitaire est un préalable à toute rentrée des personnels et des élèves. Si toutes les conditions ne sont pas réunies, le déconfinement ne pourra se faire, sous quelle que forme que ce soit. La date du 11 mai doit donc être dès maintenant « désacralisée », tant auprès des professionnels de l’Éducation Nationale que des familles. En effet, elle génère beaucoup de peur et d’angoisse dans les professions et chez les familles.
Pour la FSU, il y a en effet une contradiction de plus dans la communication du gouvernement : le 12 mars le Président de la République expliquait que les enfants et les jeunes étaient des véhicules performants du virus, et le 13 avril, alors même qu’il donne un temps long au confinement, il décide que les crèches, écoles, établissements scolaires rouvriront au public le 11 mai, sans grande précision certes, mais sans non plus qu’une telle perspective n’ait été évoquée avec les organisations syndicales représentant les personnels concernés.
Or, s’il est un premier bilan de la période récente, c’est qu’il est nécessaire pour aborder le déconfinement de rétablir une confiance sérieusement écornée par des communications parfois à rebours de la réalité. La première chose est d’assumer une totale transparence sur le risque sanitaire qui sera celui des prochaines semaines, y compris l’incertitude qui peut exister. Les éléments qui définiront le risque sanitaire comme les questions non résolues font partie des éléments d’appréciation qui doivent guider l’effectivité de telle ou telle décision.
Les personnels ont montré leur attachement à leurs missions et fait la démonstration de leur sens de l’intérêt général, ils n’ont pas besoin d’injonctions pour travailler à la perspective d’un déconfinement mais de tous les éléments pour le mettre en œuvre. Or, s’il apparaît qu’il faudra vivre encore un certain temps avec la menace et le risque du virus, il convient de leur faire confiance et de donner tous les moyens nécessaires à l’exercice de leurs missions, dans les modalités qui seront raisonnablement possibles, respectueuses de la santé et de l’objectif d’éradiquer l’épidémie.
La FSU insiste donc sur le besoin d’un protocole national pour éviter des interprétations locales des consignes de sécurité. De nombreuses initiatives locales apparaissent, de la part aussi bien des administrations déconcentrées, des chefs d’établissements ou de collectivités territoriales. Les normes pédagogiques de la reprise progressive ne peuvent être définies au niveau local, encore moins par les collectivités territoriales.
Si le plan de reprise progressive est présenté d’ici 10 jours, des points réguliers avec les organisations syndicales devront être faits au niveau national, en fonction de l’évolution de l’épidémie, notamment début mai.
Les préalables
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présenter devant le Parlement un avis du conseil scientifique attestant de la non-dangerosité globale à la date du déconfinement, précisant les conditions nécessaires de cette dernière pour limiter drastiquement le risque sanitaire ;
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soumettre le déconfinement à la possibilité de tester massivement les adultes et les élèves au-delà des personnes présentant des symptômes : tout personnel ayant un doute quant à son exposition doit avoir la possibilité de se faire dépister ;
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soumettre le déconfinement à la capacité hospitalière réellement et immédiatement disponible autour des écoles et établissements ;
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soumettre le déconfinement à la capacité des collectivités territoriales de garantir les missions leur revenant dans le respect de la santé de leurs personnels dans les écoles et établissements ; l’État doit pouvoir, le cas échéant, assurer les péréquations nécessaires ;
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désinfecter des écoles et établissements, notamment ceux qui ont accueilli les enfants de soignants ;
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désinfecter des internats ayant accueilli d’autres publics depuis le 17 mars ;
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équiper en matériel de protection les personnels et le public : masques, gel hydroalcoolique, savons, essuie-mains jetables, gants, lingettes de désinfection ;
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former les personnels aux principes et mises en œuvre pratique des activités compatibles avec les gestes barrières, des distances physiques à respecter et des pratiques d’entretien de la désinfection des espaces pédagogiques et de travail.
Le déconfinement progressif doit être envisagé en pleine compatibilité avec les capacités de productions et de livraison connues du matériel nécessaire à ces opérations.
Les instances représentatives des personnels, les CT et les CHSCT, aux niveaux national, académique et départemental devront être consultés sur la réouverture des établissements qui relèvent de leur périmètre géographique et des conditions de celles-ci.
Dans les EPLE, les représentants des personnels devront être associés aux discussions sur les modalités de réouverture au public (CA et/ou CHS).
Les personnels et les élèves
Les personnels et élèves à risque en raison d’une pathologie doivent être exemptés de tout retour en présentiel. De ce point de vue, la liste de pathologies fournie par la DGAFP doit s’imposer à tous sans qu’aucune interprétation locale ne vienne la contredire. Le ministère doit prévoir un protocole clair (qui décide du statut de l’agent, de quelle manière, etc.) et celui-ci devra être diffusé à l’ensemble des personnels concernés en amont pour éviter les tensions constatées en mars. Les personnels doivent pouvoir savoir clairement s’ils sont en ASA, en télétravail…
Un protocole à destination des élèves et des familles doit aussi permettre de protéger les usagers à risque. Celui-ci doit aussi être diffusé aux familles.
Les personnels et élèves qui ont des personnes à risque dans leur entourage doivent également pouvoir être exemptés d’activités professionnelles sur le lieu de travail afin de limiter les risques d’exposition. Les personnels concernés doivent pouvoir avoir accès aux outils nécessaires mais également à un accompagnement tant professionnel que psychologique.
Concernant les personnels qui ont contracté le coronavirus (testé ou fortement présumé du fait des symptômes) ou qui pensent avoir été exposés, il est essentiel qu’ils et elles puissent avoir garantie qu’ils et elles ne soient plus contagieux-ses. L’accès aussi massif que possible aux tests de dépistage doit être prévu comme une des conditions inscrites dans le protocole.
Les droits à ASA pour garde d’enfants des personnels doivent être respectés tout au long du processus de déconfinement et donc leur service doit pouvoir être organisé en tenant compte de celui-ci.
Quelle articulation entre travail en présentiel et travail à distance ?
Dans les services, l’articulation travail en présentiel, télétravail doit permettre de limiter l’exposition des personnels ; il doit aussi être réfléchi pour limiter au maximum l’exposition des personnels, notamment dans les transports en commun.
Les personnels qui vont reprendre avec quelques élèves devront-ils aussi assurer la « continuité pédagogique » à distance avec leurs autres classes ? Pour la FSU, la poursuite simultanée d’une activité d’enseignement en présentiel sur l’ensemble du temps scolaire et de l’organisation de l’enseignement à distance est impossible et ne peut être demandée.
Les élèves qui vont reprendre auront donc nécessairement moins d’heures que sur un emploi du temps normal puisqu’il va falloir diminuer les effectifs présents.
Concernant la situation des AESH et des élèves en situation de handicap : les AESH sont proches des élèves qu’ils encadrent, comment garantir la santé et la sécurité des élèves et des AESH sans exclure les élèves en situation de handicap du processus de déconfinement progressif ?
Concernant les transports scolaires : s’ils ne sont pas directement sous la responsabilité du ministère de l’Education nationale, il est nécessaire de mener un travail commun avec les collectivités territoriales responsables pour assurer les conditions de sécurité des élèves concernés (horaires adaptés, rotation, etc.). De nombreux élèves prennent les transports en commun : bus, RER/TER. Le processus de déconfinement devra donc être aussi pensé en fonction des contraintes des transports en commun pour limiter l’exposition de ces élèves et donc ne pas rouvrir des chaines de transmission du virus.
Concernant le retour des élèves dans leurs familles : les élèves devront se conformer à quelques gestes barrières d’hygiène et de désinfection (lavage de mains, etc.) avant de sortir de l’école ou de l’établissement.
Concernant les personnels venant en transports en commun : bus, TER, RER, métro ou en covoiturage. Leur situation et leur disponibilité, fortement liées à l’évolution des transports en commun, doit être prise en compte dans le protocole de déconfinement.
Les locaux
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Les internats doivent faire l’objet d’une attention particulière : ils ne peuvent être ouverts normalement dans le contexte actuel, la distanciation 24 heures sur 24 apparaissant difficilement possible. Quelles solutions pour les élèves concernés ?
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Les salles de classe doivent être réaménagées pour permettre la distanciation entre les élèves. L’espacement entre les tables et un élève par table doivent faire partie des préconisations. De même, il importera d’avoir le nécessaire pour garantir tout au long des temps d’occupation les conditions d’hygiène des locaux utilisés.
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Il importe de prévoir un protocole sanitaire particulier pour les salles des enseignements de certaines disciplines : enseignement industriel, éducation musicale (désinfection régulière des instruments de musique), arts plastiques, arts appliqués, ateliers de la voie professionnelle…
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Et d’une manière générale, il faut aussi prévoir un protocole de désinfection régulière des locaux, en particulier des salles utilisées : tables ordinateurs des salles, etc.
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Des gants et du matériel de désinfection doivent être à disposition des enseignant-es dans les salles de cours lorsqu’il y a changement d’utilisateur du matériel informatique et que soient prévus les gestes barrières nécessaires avant utilisation.
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Dans les services administratifs, à tous les niveaux, les bureaux et espaces de travail doivent être réorganisés pour garantir les distances nécessaires entre les postes de travail.
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Dans les autres lieux de vie et d’études des établissements, CDI, vie scolaire, foyer, infirmerie… En plus des moyens nécessaires à la préservation de l’hygiène de ces lieux, les dispositions nécessaires au respect des gestes barrières et de la distanciation sociale doivent être clairement formulées : Nombre limité d’élèves présents et protection des personnels (professeurs documentalistes, CPE, AED, infirmières…).
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Dans les cas de la demi-pension : il importe de fixer un nombre maximal d’élèves présents à la cantine et de réorganiser les espaces de restauration pour permettre la distance physique nécessaire entre les commensaux. En fonction du nombre d’élèves présents dans l’établissement, il peut être prévu d’élargir les horaires de service, dans le respect du temps de travail des agent-es. Préparation de paniers-repas ou de plateaux-repas autant que possible pour éviter les contaminations dans les self-service.
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Dans les couloirs, cours de récréation : il faudra que soient fixées les règles définissant le nombre maximal et impératif d’élèves en circulation en même temps dans l’école ou l’établissement. Il importe de limiter le nombre de croisements et de contacts et donc éviter les changements de salle fréquent des élèves : il peut être envisagé que ce soient les professeurs et non les élèves qui changent de salle, par exemple. Ceci passe aussi par une réflexion sur des temps de pause différenciés pour permettre aux élèves de s’aérer et de se laver les mains en se croisant au minimum
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Aux abords des écoles et établissements, notamment aux arrêts de transports scolaires, il importe de prévoir la mise en place des mesures nécessaires pour assurer la distanciation sociale, notamment par les signalétiques adaptées et l’information régulière des élèves.
L’organisation pédagogique
Aucune réunion en présentiel avant le 11 mai ne doit être imposée.
À partir du 11 mai, dès que la situation sanitaire rendra le déconfinement envisageable, avant toute arrivée des élèves, dans quelque configuration que ce soit, des échanges entre les personnels devront être organisés en respectant les distances physiques nécessaires pour préparer la réouverture au public.
Après le 11 mai, si les conditions sanitaires ne sont pas encore remplies, ces temps d’échanges doivent être soit reportés à un moment où la situation se sera améliorée, soit se faire sous forme dématérialisée (type classe virtuelle).
Lorsque les conditions du déconfinement progressif sont remplies, le retour des élèves doit être organisé selon les modalités discutées par les équipes. Il importe de prévoir de commencer par un temps d’accueil fait par les équipes pluriprofessionnelles comportant notamment des PsyEN, infirmières, assistant-es de service social, etc.)
Il est essentiel de clarifier les objectifs de la réouverture des écoles et des établissements : du fait de la progressivité du déconfinement, du nombre d’élèves concernés et surtout du contexte, il ne peut s’agir de reprendre les cours comme si de rien n’était. La priorité est la reconstruction du lien pédagogique, notamment pour les élèves décrocheurs. Il s’agit plutôt de faire le bilan de l’enseignement à distance et d’envisager les suites en présentiel. Un discours très clair doit être tenu : il ne s’agit pas de s’engager dans une course aux programmes ou à l’évaluation. S’il y a de petites évaluations, elles ne doivent pas compter pour les examens (DNB, bac).
Il faut également :
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renforcer massivement les équipes pluriprofessionnelles à court et moyen terme ;
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annuler les oraux de français pour des raisons sanitaires et pédagogiques ;
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préparer la rentrée de septembre à tous les niveaux, dans les écoles, les EPLE comme au niveau national ; il importe notamment d’engager un travail sur les programmes, avec un allègement transitoire pour cette cohorte ;
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pas de sanction ou d’appréciation quant à l’assiduité : devant les situations diverses et complexes, tous les élèves ne pourront pas venir dans les écoles ou établissements ; pour exemple, si les internats restent fermés, des élèves ne pourront pas être présents toute une semaine ;
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pas de PFMP d’ici la fin de l’année scolaire : celles prévues initialement à cette période sont annulées définitivement ;
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pas de passage de la certification SST sans masques, gants…
Enfin, les PsyEN ont déjà l’expérience de l’intervention dans des cellules psychologiques lors d’évènements traumatiques. Il faut s’appuyer sur ces personnels dans les établissements pour faire une première évaluation de l’état des besoins en équipe, et examiner en réunion de CIO, en réunion de RASED , les PsyEN disponibles pour y répondre sur la base des compétences spécifiques des personnels. Ces organisations locales au niveau des établissements, articulées avec le rôle des équipes pluri-professionnelles, peuvent être élargies par l’intervention de PsyEN du bassin ou du département quand cela s’avère nécessaire en lien avec les dispositifs de soutien psychologique organisées au niveau départemental et académique
De même, il faut pour la rentrée prochaine abonder les postes et recrutements pour permettre des modalités d’apprentissage diversifiés nécessaires après le creusement des inégalités.
Les conditions inégalitaires de l’enseignement à distance ont été tout particulièrement défavorables aux élèves des milieux populaires. Elles doivent donner lieu à une analyse capable d’identifier les moyens nécessaires notamment dans les zones d’éducation prioritaires pour compenser ces inégalités.
Reaction de la FSU aux propose de la porte parole du gouvernement : /https://fsu.fr/propos-inacceptables-de-la-porte-parole-du-gouvernement/
L’organisation à distance de l’écoute et de l’accompagnement des victimes de violences conjugales,
Des éléments d’information transmis par la planning familial 65 dans la cadre de son activité en tant qu’Établissement d’information, de consultation ou de conseil familial
Courrier au premier ministre