La commune de Gavarnie-Gèdre a organisé, vendredi 5 avril, une manifestation dans les locaux de son école pour protester contre la suppression d’un poste de professeur à la rentrée de septembre prochain.

C’était jour de mobilisation, vendredi 5 avril, à Gavarnie-Gèdre. Les habitants de la commune sont venus nombreux à Gèdre, dans les locaux de l’école communale, pour protester contre la suppression, à la rentrée 2019-2020, d’un poste d’enseignante. Depuis la parution récente de la nouvelle carte scolaire des Hautes-Pyrénées, l’école, qui compte pour le moment 22 élèves, se verra supprimer une classe. L’enseignement à tous les élèves, de la petite section de maternelle au CM2, sera assuré par une seule maîtresse. Une situation «inadmissible et inconcevable» pour les parents d’élèves, les habitants de Gavarnie-Gèdre et les élus locaux. Ces derniers craignent également, qu’à terme, ce soit l’école qui ferme.

«Un village sans enfants et sans école est un village mort, a déclaré Michel Gabail, maire de Gavarnie-Gèdre. Pour le moment, l’école n’est pas en péril mais supprimer une enseignante est le début d’un processus qui pourrait conduire à sa fermeture. Nous avons 22 élèves et l’an dernier, avec le même nombre, nous avons réussi à garder notre deuxième maîtresse. Pour la rentrée prochaine, l’inspecteur d’académie a dit que, si nous arrivons à monter à 24 écoliers, il ne supprimerait pas le poste. Même si je ne peux pas le certifier, nous sommes en bonne voie pour trouver trois enfants de plus. Ce qui nous permettrait de continuer avec deux classes. De plus, nous avons perdu bon nombre de services publics ces dernières années. La Poste, EDF, la gendarmerie ou encore le Parc national sont partis de Gèdre-Gavarnie. Et tout cela alimentait aussi l’école en enfants.»

Dans ce combat pour l’avenir de leur école, ces habitants ont reçu le soutien de Marie-Pierre Vieu, députée européenne (PCF), et de Chantal Robin-Rodrigo, vice-présidente du conseil départemental des Hautes-Pyrénées, qui avaient fait le déplacement dans la vallée du gave de Gavarnie pour cette manifestation.

«Supprimer ce poste d’enseignant est le début de la spirale qui conduirait à la fermeture de l’école, lance Marie-Pierre Vieu.En cas de fermeture, les petits de cette vallée devront se rendre à Luz-Saint-Sauveur, situé à 15 km de Gèdre et à 20 km de Gavarnie, pour aller à l’école. Au niveau des trajets, ça peut aller jusqu’à quarante-cinq minutes de trajet en hiver sur une route qui, à cette période de l’année, peut être très compliquée avec la neige. On ne peut pas faire subir ça quotidiennement à des enfants. Je veux l’égalité au niveau de traitement de tous les écoliers du département. Avoir beaucoup de trajet est facilitateur de l’échec scolaire. J’appelle l’inspecteur d’académie et Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, à revoir leur copie.»

«J’ai connu l’école avec 40 enfants et 4 classes»

Rosalie Millet, Gédroise depuis toujours, est venue à l’école «avec une grande émotion» pour affirmer son désaccord avec la fermeture de la classe. «Je suis allée dans cette école tout comme mes enfants et mes petits-enfants, confie cette dernière. J’ai connu un établissement où il y avait 40 élèves et 4 classes. Au niveau des services publics, c’est la décadence depuis trop longtemps. Ils sont tous partis. Quand il n’y a plus de vie à la montagne, c’est très grave.»

Valentin Vié