RENCONTRE-DEBAT

Convergence 65

Collectif de défense et de développement des Services Publics

Dans sa lettre aux Français, le Président de la République demande : « Faut-il supprimer certains services publics qui seraient dépassés ou trop chers par rapport à leur utilité ? »

Comme si nos services publics étaient au-dessus de nos moyens !

Alors que beaucoup sont bénéficiaires comme La Poste et EDF et que d’autres, comme la SNCF, supportent en réalité une dette d’État.

A rebours de la volonté de casse du gouvernement, Convergence 65 s’interroge sur le nouveau champ du service public, son interaction avec la notion de bien commun, la transition écologique, l’emploi, la production, l’ESS, la vie associative ; son adéquation avec les besoins de notre siècle, et pose la question

Quels services publics pour le 21e siècle ?

Venez en débattre avec

Jean-Claude Chailley

Convergence Nationale et Résistance Sociale (RéSo)

Vendredi 29 mars 2019 à 18h30

Amphithéâtre de la Bourse du Travail à Tarbes

Convergence 65, association loi 1901, rattachée à la Convergence Nationale née en 2005, de la volonté de collectifs de défense et de développement des services publics – réunissant usagers, personnels et élus – de faire converger l’exigence de Service Public sur l’ensemble du territoire.

Convergence 65 : FSU, Solidaires, UD-CGT, E !, Génération-S, NPA, PC, citoyens.

Convergence.65@orange.fr

Le service public de l’Éducation Nationale occupe une place essentielle dans la démocratisation de la Société. Par la formation de citoyens. La « loi Blanquer » ne renforce pas cette mission de l’École publique.

Concernant les écoles maternelles c’est le financement des structures privées qui est développé au détriment du service public. Les écoles élémentaires sont regroupées dans de grandes structures loin des lieux de vie. Les villages perdent leurs écoles et leur capacité de décision dans ce domaine. La loi organise aussi la tutelle des écoles par les collèges dans l’optique de fermer toutes les écoles rurales.

Dans l’enseignement secondaire, c’est le remplissage des classes bien au-delà du raisonnable en collèges et lycées. L’accumulation des réformes a fragilisé le travail des enseignants. La réforme du bac impose des choix d’orientation trop précoces et induit un recul de la valeur nationale du diplôme.

Nous voulons sortir de la mise au pas des enseignants et retrouver la liberté pédagogique qui ne peut se faire qu’avec les moyens humains et financiers nécessaires. En revenant à l’objectif de former des citoyens conscients.

Le projet de loi Santé à venir comme le projet de loi Fonction Publique marquent la fin du modèle de santé à la française. La remise en question du statut de fonctionnaire, la liberté de licencier du personnel hospitalier, la remise en cause du rôle des représentants du personnel avec la suppression du CHSCT sont les marqueurs d’une santé obéissant au dogme libéral et plus au bien-être du plus grand nombre.

Les Hautes Pyrénées ne sont pas mieux loties : à Tarbes, le projet de fusion des hôpitaux de Tarbes et Lourdes n’évoque jamais le sort des personnels dans ses 40 pages ! Combien de suppressions d’emplois issues de cette fusion ? Comment feront les patients précaires pour venir sur le site de Lanne ? Comment sera géré un regroupement d’urgences au milieu de nulle part ? Quelle empreinte carbone allons-nous laisser à nos enfants en prenant nos voitures pour rouler jusqu’au nouvel hôpital ?

A Lannemezan les délais pour les consultations en extra- hospitalier s’allongent de jour en jour, le camion TIMM ne sera plus utilisé faute de moyens de l’ARS, la reconnaissance psy de l’EHPAD est en jachère, la pédopsychiatrie est en manque de médecins, le personnel est constamment en effectif minimum et continue pourtant à donner des soins de qualité. Jusqu’à quand ?

La transformation de La Poste, déjà bien entamée, va s’accentuer lors de l’adoption du projet de loi Pacte par le Parlement. Car il signe le désengagement total de l’Etat en laissant la gouvernance du Groupe à la Caisse Des Dépôts et l’ouverture de ses capitaux à l’actionnariat privé en fusionnant avec la CNP Assurances (22% de ses actions étant déjà détenus par des actionnaires privés).

En 2009, le département des Hautes-Pyrénées comptait 70 bureaux de Poste de plein exercice. En janvier 2019, il n’en existe plus que 45 avec un objectif de 40 à la fin de l’année. Sous prétexte de la baisse de fréquentation des bureaux (pourtant provoquée par la Poste elle-même : fermetures des bureaux, modification des horaires…), et la soi-disant évolution du comportement des Usagers, ces activités sont transférées vers des points de contact Partenaires : Commerce ou Agence Postale.

A la Distribution, c’est le métier de facteur qui est complètement dénaturé. Si l’on constate en effet la baisse du volume global du Courrier (La Direction le communique assez haut et fort), jamais il n’est question de l’explosion du trafic des Colis et des recommandés. Ainsi, les facteurs voient leurs tournées modifiées ou démantelées, et doivent s’adapter à de nouveaux métiers : portage de repas à domicile, déclaration pour les assureurs, code de la route…

Et malgré la surcharge de travail dans tous les métiers, les emplois ne cessent d’être supprimés, les absences non remplacées, les tâches sous-traitées…Voilà comment La Poste utilise les nombreux avantages fiscaux dont elle bénéficie (exonération des taxes professionnelles, CICE…) pour exercer ses missions de Service Public.

Dans le contexte actuel, où la question de la proximité des Services Publics n’a jamais été autant abordée, c’est tout un département qui souffre.